Harcèlement au travail : assurer la sécurité psychologique des victimes et le soutien disponible
Malgré les lois et les mécanismes mis en place pour combattre le harcèlement au travail, les
victimes hésitent encore souvent à dénoncer par peur de représailles ou par crainte de ne pas
être prises au sérieux. Assurer la sécurité psychologique d’une victime dès le moment de la dénonciation est essentiel pour encourager la parole et garantir un environnement de travail
sain. Mais comment les entreprises peuvent-elles assurer cette sécurité et quelles sont les
ressources disponibles pour soutenir les victimes?
1. La sécurité psychologique : un impératif à chaque étape
La sécurité psychologique d’une victime commence dès la première interaction après la
dénonciation. Les organisations ont la responsabilité de garantir un espace où les victimes se sentent protégées et écoutées, et où elles n’ont pas à craindre de représailles, de
marginalisation ou de méfiance.
Créer un environnement de confiance
• Exemple concret : Les entreprises doivent instaurer des politiques claires et accessibles qui encouragent les employés à dénoncer, en assurant que ces plaintes seront prises au sérieux. Un engagement ferme de la direction envers ces principes est crucial pour que les victimes sentent que leurs préoccupations seront traitées avec impartialité.
Protéger la confidentialité
• Exemple concret : Lors d’une dénonciation, il est essentiel de garantir la confidentialité pour éviter que la victime ne soit stigmatisée. Par exemple, une organisation de services financiers a mis en place un protocole strict où seules les personnes directement impliquées dans l’enquête ont accès aux informations. De plus, la victime a été assurée que son identité resterait confidentielle pour tous les autres employés.
Mesures immédiates pour assurer la sécurité
• Exemple concret : Certaines entreprises ont mis en place des mesures temporaires
telles que le réaménagement des horaires ou des tâches pour éviter tout contact entre la
victime et l’agresseur présumé pendant l’enquête. Ces mesures permettent de limiter les risques de harcèlement continu, tout en garantissant que l’enquête puisse se dérouler dans un climat neutre.
2. Quels sont les services de soutien disponibles pour les victimes ?
Les victimes de harcèlement peuvent souvent se sentir isolées, ce qui rend l’accès à des
services de soutien crucial. Au Québec, plusieurs ressources existent pour accompagner les employés dans ces moments difficiles.
Groupes de soutien et lignes d’écoute
• Groupe d’aide et d’information sur le harcèlement et l’intimidation au travail
(GAIHST) : Ce groupe propose un soutien psychologique aux victimes, ainsi que des conseils juridiques et des ressources pour aider à naviguer le processus de plainte. Ils offrent également des ateliers de sensibilisation pour les employeurs et les employés sur la prévention du harcèlement.
• Exemple concret : Une employée dans le secteur de la restauration, après avoir vécu
du harcèlement répété, a contacté le GAIHST. Ce groupe l’a accompagnée tout au long de son
processus de plainte en lui offrant des séances de soutien psychologique et en l’aidant à
préparer ses démarches légales.
Programmes d’aide aux employés (PAE)
• Les PAE sont des programmes internes mis en place par les entreprises pour offrir un
accès confidentiel à des services de counseling, des consultations psychologiques ou
juridiques pour les victimes de harcèlement. Ces programmes sont souvent gratuits et
permettent aux employés de trouver du soutien sans avoir à en informer leur employeur
directement.
• Exemple concret : Un employé du secteur de la construction, confronté à des
comportements intimidants de la part de son supérieur, a utilisé le programme d’aide aux
employés de son entreprise pour consulter un conseiller sans que ses collègues ou
superviseurs soient informés. Ce soutien lui a permis de regagner de la confiance et d’entamer les démarches nécessaires.
À noter : Certains programmes d’aide aux employés refusent de s’impliquer dans des situations de conflit entre un employé et son employeur, particulièrement en ce qui concerne les conseils légaux.
Soutien juridique
• En plus des soutiens psychologiques, certaines organisations externes offrent une
assistance juridique gratuite ou à coût réduit pour les victimes.
• Exemple concret : Au Québec, la CNESST propose des ressources pour les victimes
de harcèlement au travail, y compris l’accès à des avocats spécialisés dans la protection des
droits des travailleurs.
3. Le rôle des gestionnaires dans la sécurité psychologique des victimes
Les gestionnaires jouent un rôle central dans la sécurité psychologique des employés, surtout
lorsqu’une plainte de harcèlement est déposée. Ils doivent savoir comment réagir avec
empathie et professionnalisme, sans minimiser les inquiétudes des victimes.
Formation continue pour les gestionnaires
• Exemple concret : Plusieurs entreprises offrent des formations continues aux
gestionnaires pour les aider à mieux comprendre les dynamiques de harcèlement et comment réagir. Ces formations incluent des outils pour reconnaître les signaux avant-coureurs et comment offrir un soutien psychologique adéquat aux employés concernés.
Créer un climat de confiance
• Exemple concret : Dans une entreprise de médias, les gestionnaires sont encouragés
à organiser des rencontres régulières en tête-à-tête avec leurs employés pour s’assurer qu’il
n’y a pas de tensions ou de malaises dans l’équipe. Cette approche proactive permet de
désamorcer des conflits avant qu’ils ne se transforment en harcèlement.
Conclusion
Assurer la sécurité psychologique d’une victime lors d’une dénonciation de harcèlement au
travail n’est pas seulement une question de procédure, mais aussi de soutien humain et
d’empathie. Les entreprises doivent s’engager à créer un environnement de travail où les
victimes se sentent en sécurité pour dénoncer, et où des ressources adéquates leur sont
offertes pour les accompagner tout au long de leur parcours. En plus des programmes
internes, il existe plusieurs ressources externes comme le GAIHST qui offrent un soutien
précieux aux victimes. En unissant efforts internes et externes, nous pouvons espérer voir
progresser la lutte contre le harcèlement au travail.
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