top of page
Photo du rédacteurIsabelle Lefebvre

Article #4 - Série Harcèlement au travail

Harcèlement au travail : assurer la sécurité psychologique des victimes et le soutien disponible


Malgré les lois et les mécanismes mis en place pour combattre le harcèlement au travail, les

victimes hésitent encore souvent à dénoncer par peur de représailles ou par crainte de ne pas

être prises au sérieux. Assurer la sécurité psychologique d’une victime dès le moment de la dénonciation est essentiel pour encourager la parole et garantir un environnement de travail

sain. Mais comment les entreprises peuvent-elles assurer cette sécurité et quelles sont les

ressources disponibles pour soutenir les victimes?


1. La sécurité psychologique : un impératif à chaque étape

La sécurité psychologique d’une victime commence dès la première interaction après la

dénonciation. Les organisations ont la responsabilité de garantir un espace où les victimes se sentent protégées et écoutées, et où elles n’ont pas à craindre de représailles, de

marginalisation ou de méfiance.


Créer un environnement de confiance

• Exemple concret : Les entreprises doivent instaurer des politiques claires et accessibles qui encouragent les employés à dénoncer, en assurant que ces plaintes seront prises au sérieux. Un engagement ferme de la direction envers ces principes est crucial pour que les victimes sentent que leurs préoccupations seront traitées avec impartialité.


Protéger la confidentialité

• Exemple concret : Lors d’une dénonciation, il est essentiel de garantir la confidentialité pour éviter que la victime ne soit stigmatisée. Par exemple, une organisation de services financiers a mis en place un protocole strict où seules les personnes directement impliquées dans l’enquête ont accès aux informations. De plus, la victime a été assurée que son identité resterait confidentielle pour tous les autres employés.


Mesures immédiates pour assurer la sécurité

• Exemple concret : Certaines entreprises ont mis en place des mesures temporaires

telles que le réaménagement des horaires ou des tâches pour éviter tout contact entre la

victime et l’agresseur présumé pendant l’enquête. Ces mesures permettent de limiter les risques de harcèlement continu, tout en garantissant que l’enquête puisse se dérouler dans un climat neutre.


2. Quels sont les services de soutien disponibles pour les victimes ?

Les victimes de harcèlement peuvent souvent se sentir isolées, ce qui rend l’accès à des

services de soutien crucial. Au Québec, plusieurs ressources existent pour accompagner les employés dans ces moments difficiles.


Groupes de soutien et lignes d’écoute

• Groupe d’aide et d’information sur le harcèlement et l’intimidation au travail

(GAIHST) : Ce groupe propose un soutien psychologique aux victimes, ainsi que des conseils juridiques et des ressources pour aider à naviguer le processus de plainte. Ils offrent également des ateliers de sensibilisation pour les employeurs et les employés sur la prévention du harcèlement.

• Exemple concret : Une employée dans le secteur de la restauration, après avoir vécu

du harcèlement répété, a contacté le GAIHST. Ce groupe l’a accompagnée tout au long de son

processus de plainte en lui offrant des séances de soutien psychologique et en l’aidant à

préparer ses démarches légales.


Programmes d’aide aux employés (PAE)

• Les PAE sont des programmes internes mis en place par les entreprises pour offrir un

accès confidentiel à des services de counseling, des consultations psychologiques ou

juridiques pour les victimes de harcèlement. Ces programmes sont souvent gratuits et

permettent aux employés de trouver du soutien sans avoir à en informer leur employeur

directement.

• Exemple concret : Un employé du secteur de la construction, confronté à des

comportements intimidants de la part de son supérieur, a utilisé le programme d’aide aux

employés de son entreprise pour consulter un conseiller sans que ses collègues ou

superviseurs soient informés. Ce soutien lui a permis de regagner de la confiance et d’entamer les démarches nécessaires.

À noter : Certains programmes d’aide aux employés refusent de s’impliquer dans des situations de conflit entre un employé et son employeur, particulièrement en ce qui concerne les conseils légaux.


Soutien juridique

• En plus des soutiens psychologiques, certaines organisations externes offrent une

assistance juridique gratuite ou à coût réduit pour les victimes.

• Exemple concret : Au Québec, la CNESST propose des ressources pour les victimes

de harcèlement au travail, y compris l’accès à des avocats spécialisés dans la protection des

droits des travailleurs.


3. Le rôle des gestionnaires dans la sécurité psychologique des victimes

Les gestionnaires jouent un rôle central dans la sécurité psychologique des employés, surtout

lorsqu’une plainte de harcèlement est déposée. Ils doivent savoir comment réagir avec

empathie et professionnalisme, sans minimiser les inquiétudes des victimes.


Formation continue pour les gestionnaires

• Exemple concret : Plusieurs entreprises offrent des formations continues aux

gestionnaires pour les aider à mieux comprendre les dynamiques de harcèlement et comment réagir. Ces formations incluent des outils pour reconnaître les signaux avant-coureurs et comment offrir un soutien psychologique adéquat aux employés concernés.


Créer un climat de confiance

• Exemple concret : Dans une entreprise de médias, les gestionnaires sont encouragés

à organiser des rencontres régulières en tête-à-tête avec leurs employés pour s’assurer qu’il

n’y a pas de tensions ou de malaises dans l’équipe. Cette approche proactive permet de

désamorcer des conflits avant qu’ils ne se transforment en harcèlement.


Conclusion

Assurer la sécurité psychologique d’une victime lors d’une dénonciation de harcèlement au

travail n’est pas seulement une question de procédure, mais aussi de soutien humain et

d’empathie. Les entreprises doivent s’engager à créer un environnement de travail où les

victimes se sentent en sécurité pour dénoncer, et où des ressources adéquates leur sont

offertes pour les accompagner tout au long de leur parcours. En plus des programmes

internes, il existe plusieurs ressources externes comme le GAIHST qui offrent un soutien

précieux aux victimes. En unissant efforts internes et externes, nous pouvons espérer voir

progresser la lutte contre le harcèlement au travail.

Illustration d’une femme qui tape au clavier d’un ordinateur portable

Posts récents

Voir tout

Коментарі


bottom of page