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Photo du rédacteurIsabelle Lefebvre

Article #3 - Série Harcèlement au travail

Harcèlement au travail : que faire si vous êtes victime et comment l’organisation doit réagir


Être victime de harcèlement au travail peut être une expérience déstabilisante, voire

traumatisante. Cependant, il est essentiel de savoir que des recours existent et que des

démarches claires peuvent vous protéger. Voici un guide pratique à suivre si vous vous trouvez

dans cette situation, ainsi que les actions que votre employeur devrait prendre.


Que faire si vous êtes victime de harcèlement ?


1. Documenter les faits

Avant d’entamer toute démarche officielle, il est important de documenter chaque incident de

harcèlement, même si cela semble mineur sur le coup.

• Notez la date, l’heure et le lieu où l’incident s’est produit.

• Décrivez précisément les faits : qui était impliqué, quels comportements ou paroles

ont été tenus, et s’il y avait des témoins.

• Si possible, conservez des preuves comme des courriels, des messages ou toute

autre forme de communication qui pourrait étayer votre version des faits.

• Exemple concret : Une employée harcelée par son supérieur a commencé à enregistrer dans un journal chaque interaction déplacée, incluant des captures d’écran de

conversations par courriel.


2. Parler à un collègue ou à un superviseur de confiance

Si vous vous sentez à l’aise, vous pouvez commencer par discuter de la situation avec un

collègue ou un supérieur qui n’est pas impliqué dans le harcèlement. Cela peut vous aider à

mieux évaluer la situation et à obtenir des conseils sur la marche à suivre.

• Exemple concret : Un employé a consulté un collègue proche pour lui demander s’il

percevait les mêmes comportements comme du harcèlement, ce qui lui a permis de se sentir

moins isolé et plus confiant dans sa démarche.


3. Déposer une plainte officielle à l’interne

Chaque organisation doit avoir une procédure claire pour le dépôt de plaintes de harcèlement.

• Suivez les procédures établies : consultez le guide de l’employé ou les ressources

humaines pour comprendre les étapes formelles à suivre.

• Envoyez une plainte écrite à votre supérieur ou au département des ressources

humaines. Assurez-vous d’inclure les détails et les preuves que vous avez recueillis.

• Exemple concret : Une employée dans une entreprise de marketing a soumis une

plainte écrite directement aux ressources humaines, expliquant en détail les comportements inappropriés de son collègue et en joignant des courriels explicites.


4. Consulter une ressource externe si nécessaire

Si votre entreprise ne réagit pas ou si vous craignez des représailles, vous pouvez vous tourner vers des ressources externes comme la CNESST au Québec ou d’autres organismes

spécialisés.

• Exemple concret : Après avoir reçu peu de soutien interne, une victime a déposé une

plainte formelle auprès de la CNESST, qui a ensuite entamé une enquête.


Comment l’organisation devrait réagir face à une plainte de harcèlement


1. Accuser réception de la plainte immédiatement

Lorsqu’une plainte est déposée, l’organisation doit réagir rapidement. Une première étape

consiste à accuser réception de la plainte et à informer la victime des prochaines étapes.

• Exemple concret : Dans une entreprise de TI, les ressources humaines envoient un accusé de réception dans les 24 heures et programment un entretien avec la victime pour mieux comprendre la situation.


2. Mener une enquête impartiale et confidentielle

Une enquête doit être lancée dès que possible. L’enquête doit être impartiale et, les témoins,

ainsi que l’agresseur présumé, doivent être entendus. Le processus doit rester confidentiel

pour protéger toutes les parties impliquées.

• Exemple concret : Une entreprise a fait appel à un enquêteur externe pour garantir la neutralité, afin que la victime se sente en sécurité et que l’enquête ne soit pas biaisée par les relations internes.


3. Mettre en place des mesures temporaires

Pendant que l’enquête est en cours, il est essentiel de prendre des mesures pour protéger la victime. Cela pourrait inclure le changement de poste temporaire de la victime ou de l’agresseur présumé, ou la modification des horaires pour éviter tout contact.

• Exemple concret : Une organisation a permis à une victime de harcèlement de télétravailler pendant l’enquête afin de réduire les tensions et de garantir sa sécurité émotionnelle.


4. Communiquer les résultats de l’enquête et les actions prises

Une fois l’enquête terminée, les résultats doivent être communiqués clairement à la victime. Si le harcèlement est avéré, des sanctions appropriées doivent être prises, allant de l’avertissement à la mise à pied ou au licenciement du coupable.

• Exemple concret : Dans une grande société de consultation, l’enquête a révélé un cas de harcèlement psychologique répétitif. Le harceleur a été licencié, et l’entreprise a offert

un soutien psychologique à la victime.


5. Prévoir un suivi et un soutien post-enquête

Même après que le cas de harcèlement ait été réglé, il est crucial de continuer à soutenir la

victime. Cela peut inclure des suivis réguliers pour s’assurer que l’environnement de travail est redevenu sain, ou un soutien psychologique.

• Exemple concret : Une entreprise a offert des séances gratuites avec un psychologue aux victimes de harcèlement et a organisé des rencontres régulières pour s’assurer que la victime se sente soutenue sur le long terme.


Conclusion

Le harcèlement au travail est une problématique sérieuse mais, en suivant les bonnes démarches, une victime peut se protéger et obtenir justice. De leur côté, les organisations ont le devoir d’agir rapidement, de manière impartiale et transparente pour garantir un milieu de travail sain. Avec des actions claires des deux côtés, il est possible de prévenir ces situations et de les résoudre avant qu’elles ne s’aggravent.

Illustration d’une femme en train de taper sur un clavier d’ordinateur portable

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